
À condition de l’utiliser correctement, le béton peut être un matériau élégant et durable.
- Pont du Gard, France – Béton non armé, 2 000 ans. Sa conception en arches superposées démontre une maîtrise précoce du béton et une longévité record.
- Panthéon de Rome, Italie – Plus grande coupole en béton non armé, 1 900 ans. Sa durabilité exceptionnelle vient de la qualité du béton romain (pouzzolane) et de sa conception architecturale ingénieuse.
- Église de la Sagrada Família, Barcelone, Espagne – en construction depuis 140 ans. Les structures en béton armé des tours paraboliques allient innovation technique et esthétique organique.
- Siège de la société Hennebique, Paris, France – Premier immeuble parisien en béton armé, 125 ans. Illustre la robustesse et la polyvalence de ce matériau.
- Opéra de Sydney, Australie – 50 ans. Ses voiles de béton précontraint blanches, évoquant des voiles de navire, combinent esthétique audacieuse et prouesse technique.
Ces beaux exemples prouvent la noblesse de ce matériau, même utilisé directement en façade. Il permet en effet des structures et des formes audacieuses avec une praticité et une dureté incomparable. Avec l’ambition de transmettre un patrimoine sur des siècles voire des millénaires.
Pourquoi le béton fait-il alors polémique ?
Sa mauvaise utilisation engendre un impact environnemental considérable et un enlaidissement de nos villes et de nos paysages.
Car il y a une erreur fondamentale dans son utilisation aujourd’hui : son exploitation dans de l’architecture fonctionnelle qui, par définition, se limite à la réponse à une fonction.
Or les besoins évoluent, et les bâtis avec. Ceux adaptés à leur climat et portant des messages esthétiques ou culturels gagneront en estime, avec des gens soucieux de leur préservation, quitte à les reconvertir. Mais utiliser le béton pour une conception juste fonctionnelle est une erreur funeste, car elle finira alors démolie ou corrodée, provoquant alors un immense gaspillage financier et environnemental.
Tout ce qui est pensé à faible horizon, comme hélas la plupart des réalisations d’aujourd’hui, devrait s’en tenir à des matériaux biodégradables, plutôt qu’un matériau aussi énergivore et persistant qu’est le béton.
60 % à 90 % de l’impact carbone d’un bâtiment se produit durant ses phases de construction et de démolition. Le béton sera durable s’il est beau, ou ne le sera pas.
